Ligne de production d'huile de coco en Côte d'Ivoire
L'huile de coco (ou graisse de coco) est une huile comestible extraite de la pulpe du fruit du cocotier. L'huile de coco est une graisse blanche et solide à une température inférieure à environ 25 °C (77 °F), et une huile liquide et transparente à des températures plus élevées. Les variétés non raffinées possèdent un arôme de noix de coco caractéristique. L'huile de coco est utilisée comme huile alimentaire, ainsi que dans des applications industrielles pour la fabrication de cosmétiques et de détergents. Cette huile est riche en acides gras à chaîne moyenne.
En raison de sa teneur élevée en graisses saturées, de nombreuses autorités sanitaires recommandent d'en limiter la consommation.
L'huile de coco est largement utilisée en cuisine et en pâtisserie grâce à son point de fumée élevé et à sa saveur distinctive.
Ligne de production d'huile de coco à petite échelle

Les lignes de production d'huile de coco à petite échelle sont des systèmes compacts et abordables utilisant soit des presses à vis (pour le coprah), soit des presses à froid ou des centrifugeuses (pour l'huile vierge).
Ces lignes de petite taille traitent généralement entre 1 et 20 tonnes de matière première par jour. L'équipement le plus couramment utilisé à cette échelle est la presse à vis, en raison de son efficacité et de l'absence de produits chimiques.
Procédé de séchage (pour l'huile de coprah/huile raffinée, blanchie et désodorisée)
Ce procédé est plus courant pour l'huile de cuisson standard et utilise de la chair de noix de coco séchée (coprah).
Nettoyage et séchage : Retirer la coque/l'écorce, puis sécher la noix de coco fraîche pour obtenir du coprah (7 à 10 % d'humidité).
Broyage : Broyer le coprah en petits morceaux uniformes.
Cuisson (Ramollissement) : Cuire à la vapeur les morceaux broyés pour ajuster l'humidité et la température et faciliter l'extraction de l'huile.
Pressage (Pré-pressage et deuxième pressage) : Utiliser des presses à vis ou hydrauliques pour extraire l'huile brute, laissant de l'huile dans le tourteau.
Extraction (Facultatif) : L'extraction par solvant permet d'extraire davantage d'huile du tourteau.
Filtration : Filtrer l'huile brute.
Raffinage : Dégommage (acide phosphorique), neutralisation (soude caustique), blanchiment (terre décolorante) et désodorisation pour obtenir de l'huile RBD.
Considérations relatives à la production à petite échelle
Équipement : Les petites unités utilisent des presses à vis intégrées, des presses hydrauliques ou des machines dédiées à la production d'huile de coco vierge.
Capacité : La production peut varier de 1 à 20 tonnes par jour.
Choix du procédé : Procédé à sec pour l'huile industrielle/de cuisson ; procédé humide pour l'huile de coco vierge de qualité supérieure (produits de santé/cosmétiques).
Ligne de production d'huile de coco à grande échelle
Les lignes de production d'huile de coco à grande échelle sont principalement conçues pour un fonctionnement continu et à haute capacité (souvent de 50 à 600 tonnes par jour) et sont classées en fonction de la méthode utilisée pour transformer l'amande de noix de coco.

Types de lignes de production
Gamme d'huile de coco vierge : Utilise un procédé par voie humide pour extraire l'huile de la chair fraîche de la noix de coco, sans chaleur excessive ni produits chimiques.
Gamme d'huile de coco raffinée (RBD) : Utilise un procédé par voie sèche à partir de coprah. L'huile brute obtenue doit être raffinée, blanchie et désodorisée (RBD) avant d'être consommée.
Procédé à sec (huile RBD à base de coprah)
Il s'agit de la méthode industrielle la plus courante, permettant de produire de l'huile raffinée, blanchie et désodorisée (RBD) à partir de chair de noix de coco séchée (coprah).
Prétraitement
Les noix de coco mûres sont décortiquées et débarrassées de leur coque. La pulpe est séchée (jusqu'à un taux d'humidité de 6 à 10 %) à l'aide de séchoirs rotatifs ou à four pour produire du coprah.
Nettoyage et broyage : Le coprah passe par des séparateurs magnétiques pour éliminer les métaux, puis par des broyeurs à rouleaux dentés afin d'obtenir des particules uniformes pour l'extraction.
Cuisson : Le coprah broyé est chauffé dans des cuiseurs à vapeur verticaux (environ 100 à 115 °C) pour ajuster l'humidité et rompre les cellules graisseuses, facilitant ainsi l'extraction de l'huile.
Extraction
Pressage mécanique : Une technique de double pressage est utilisée ; le premier passage extrait environ 70 % de l'huile, et un second passage réduit la teneur en huile résiduelle du tourteau à 5–8 %. En raison des propriétés spécifiques du coprah, différentes de celles des matières oléagineuses courantes, un traitement conventionnel peut entraîner un blocage de l'alimentation, l'absence de sortie de tourteau ou l'absence d'extraction d'huile dans la cage de pressage. Il est donc nécessaire d'ajuster l'écartement des barres de pressage. Lors du pressage du coprah, l'espace entre les barres de pressage doit être réduit.

Extraction par solvant : L'extraction de l'huile de coprah par solvant est un procédé industriel à haute efficacité utilisé pour maximiser le rendement en huile à partir de la chair de noix de coco séchée. Alors que le pressage mécanique laisse généralement 5 à 8 % d'huile résiduelle dans le tourteau, l'extraction par solvant permet de réduire ce taux à moins de 0,8 à 1,5 %.

Extraction par solvant avant pressage : Il s'agit de la méthode la plus courante pour le coprah (qui présente une teneur initiale en matières grasses élevée de 60 à 70 %). Le coprah est d'abord pressé mécaniquement pour réduire sa teneur en huile à environ 16 à 20 %, et le « tourteau de pré-pressage » obtenu est ensuite traité avec un solvant.
Extraction complète par solvant : Cette méthode est rarement utilisée pour le coprah brut en raison de sa teneur élevée en matières grasses ; elle est plus souvent employée pour des matériaux moins gras ou comme étape secondaire pour récupérer l'huile des tourteaux déjà traités.
Principales étapes de l'extraction par solvant
1. Préparation (Broyage) : Le coprah séché ou le tourteau pré-pressé est broyé en particules de 2 à 3 mm, puis transformé en fines lamelles afin d'augmenter la surface de contact avec le solvant.
2. Contact avec le solvant : Les lamelles sont placées dans un extracteur (à cellules rotatives ou à panier) où l'hexane circule. L'hexane dissout l'huile, créant un mélange appelé miscella.
3. Désolvantation : La farine dégraissée (désormais appelée « farine de coprah ») est chauffée dans un désolvateur-grilleur (DT) pour évaporer et récupérer le solvant en vue de sa réutilisation.
4. Récupération de l'huile (Stripping) : La miscella est chauffée dans des évaporateurs et des colonnes de stripping pour faire bouillir l'hexane, laissant derrière elle de l'huile de coco brute.
5. Condensation du solvant : Les vapeurs d'hexane provenant du désolvateur-grilleur et des unités de stripping sont condensées et séparées de l'eau pour être recyclées dans le système.
Raffinage (physique ou chimique)
L'huile de coco brute contient des impuretés (gommes, acides gras libres, pigments, substances odorantes) qui doivent être éliminées pour une utilisation commerciale. Les usines de production à grande échelle combinent des procédés de raffinage physiques et chimiques pour une efficacité optimale.

Dégommage :
L'huile brute est pompée dans une cuve de dégommage ; de l'acide phosphorique dilué (0,1 à 0,3 %) est ajouté et le mélange est agité à 70-80 °C. Les phospholipides (gommes) s'hydratent et précipitent.
Le mélange est centrifugé dans une centrifugeuse à disques pour séparer les boues de gommes (utilisées comme engrais ou additif pour l'alimentation animale).
Neutralisation (Désacidification) :
L'huile dégommée est mélangée à une solution diluée d'hydroxyde de sodium (NaOH) dans un réacteur de neutralisation. Les acides gras libres réagissent avec le NaOH pour former du savon, qui est séparé par centrifugation.
Le savon est transformé en savon industriel ou en matière première pour le biodiesel.
Blanchiment :
L'huile neutralisée est pompée dans une tour de blanchiment en continu remplie d'argile activée et de charbon actif. Sous vide (≤ 5 kPa) et à 100-110 °C, les adsorbants éliminent les pigments, les résidus de savon et les traces de métaux.
L'argile usagée est régénérée ou éliminée comme déchet non dangereux.
Désodorisation :
L'huile blanchie entre dans une tour de désodorisation sous vide poussé (vide ≤ 0,5 kPa) et est chauffée à 220-240 °C. De la vapeur d'eau est injectée pour éliminer les composés volatils (acides gras libres, aldéhydes, cétones) responsables des mauvais goûts.
Cette étape produit une huile de coco raffinée inodore et de couleur jaune pâle.
Hivernisation (facultative pour les marchés des régions froides) :
L'huile désodorisée est refroidie à 10-15 °C dans une cuve de cristallisation et agitée lentement pendant 8 à 12 heures. Les triglycérides à point de fusion élevé cristallisent et sont filtrés à l'aide d'un filtre-presse.
L'huile obtenue reste liquide à 10 °C, ce qui la rend adaptée à la consommation dans les régions froides.
Traitement par voie humide (huile de coco vierge - VCO)
L'huile de coco vierge est produite à partir de la chair de noix de coco fraîche, sans raffinage chimique, afin de préserver ses antioxydants naturels et son arôme.
Extraction du lait : La chair fraîche est râpée et pressée (parfois avec ajout d'eau) pour obtenir du lait de coco.
Techniques de séparation :
Centrifugation : Une centrifugeuse à grande vitesse (jusqu'à 12 000 tr/min) sépare rapidement l'huile de l'eau et des solides. Il s'agit de la méthode moderne la plus efficace, permettant un rendement allant jusqu'à 92 %.
Pressage à froid : La viande fraîche est brièvement séchée, puis pressée à basse température (inférieure à 60 °C) afin de préserver les nutriments.
Fermentation : Le lait repose pendant 24 à 48 heures jusqu'à ce que des bactéries naturelles ou induites séparent la couche d'huile.
Refroidissement et décongélation : La congélation puis la décongélation du lait rompent l'émulsion et libèrent l'huile.
Finition : L'huile est filtrée et peut subir une étape de séchage sous vide à basse température afin de réduire son taux d'humidité à moins de 0,5 %, prolongeant ainsi sa durée de conservation.
La Côte d'Ivoire est un acteur important sur le marché mondial de l'huile de coco, exportant des quantités considérables, notamment d'huile de coco brute, vers des destinations clés comme la Suisse, le Mali et les Pays-Bas. Le pays connaît également une production artisanale locale croissante d'huile de coco pour les soins capillaires et cutanés (huile vierge, pressée à froid) et fait l'objet de projets durables et biologiques menés par des groupes internationaux, ce qui témoigne d'une demande croissante pour cette huile comme alternative à l'huile de palme, utilisée dans la cuisine, les cosmétiques et les produits alimentaires comme le chocolat.